Ante mortem

Publié le par konda galner

Elle balance sa carcasse telle un pendule filaire,
Laissant couler le fiel d’une défaite intime.
Elle se dit qu’un raté est son ange tutélaire
Et qu’il titube encore sur le bord d’un abime.
Je la regarde rire de sa propre agonie,
Et je descends la rue bordant son caniveau
Elle crache sur les atours d’une douce nostalgie
Drapant les souvenirs d’un énième Roméo
 
 
Mais la scène s’efface dans mon rétroviseur,
Elle rejoint l’oubliette de tous mes angles morts
Je poursuis mon chemin de quêteur de malheur,
Spectateur du théâtre de la boite de Pandore
 
 
Je croise des zombis hagards au regard liquéfié,
Imbibés des relents de leurs toxicomanies,
Ils déambulent au vent de tourments coutumiers,
Indigestions de l’âme que l’on nomme insomnies
Les asiles ne sont plein que d’égarements soignables,
De fragiles dont le Nord est juste déboussolé,
Ceux qui errent dans les rues sont irrécupérables
Et forment la corrida des morts-marchants. Ole !
 
 
Mais la scène s’efface dans mon rétroviseur,
Elle rejoint l’oubliette de tous mes angles morts
Je poursuis mon chemin de quêteur de malheur,
Spectateur du théâtre de la boite de Pandore
 
 
Il est tard dans la nuit, ma conscience coagule.
La berceuse du vent s’est soudainement tarie.
Je suis presque parvenu à n’être qu’une virgule
Mais ma course, par un mur,  a été ralentie.
Un gout de fer collant s’écoule dans mon corps.
Je rejoindrai bientôt le lot des statistiques,
Ma voiture est en moi, et j’en suis au dehors
Je glisse dans le flot d’une mort pathétique
 
 
Je m’efface moi-même dans mon rétroviseur

Je rejoins l’oubliette de l’un de mes angles morts

J’arrête là mon chemin de quêteur de malheur

Et se referme sur moi, le théâtre de Pandore

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