Insula

Publié le par konda galner

Insula insulaire… Ironie de désigner par le même terme le séparatisme d’un bout de Terre entourée d’eau, et l’ancêtre des HLM de la Rome Antique(1), et que l’insularité se voient dénaturée par la prolifération d’une grouillante abondance d’individus, s’entassant sur des espaces constamment plus réduits.

 

Insula, un seul hère, insulaire,  résistant par l’isolation physique à l’envahissement culturel d’un nihilisme identitaire.

 

Insula, une seule aire bâtie sur une histoire made in Sula(2) et niant son passé en feignant de le défendre.  

 

Insula, une seule ère, immobile et constante, pétrification temporelle affrontant l’écoulement du sablier, homéostasie géologique, équilibre cérébral (3) d’une Terre qui se déchire.

 

Insula, mythe, entité onirique fantastique enflammant l’imaginaire, créant un mystérieux Vendredi à la recherche d’un Trésor au pays imaginaire(4)

 

Insula, terrifiante et terrible, à la lisière du royaume des vivants, construction monstrueuse où tout est Wells dans Le Meilleur des Mondes, un charon au visage d’un Moreau guide la mort vers l’île lugubre de Böcklin. (5)

 

Insula, solaire, sol, air, imaginaire, images in air, microcosme recueillant la vie, la mort, le passé, l’avenir, l’unique regroupé, l’ensemble découpé, l'opposé du contraire et son anthithèse réunis,  atteignant par sa diversité la dimension planétaire. 

 

Konda Galner(6)

 

 

Lexique :

 

(    (1) Insula désigne, dans la Rome Antique, une certaine forme d’habitation : le Domus désignant une habitation unifamiliale, généralement propriété des plus riches, (les grands Domaines privés actuels…),  l’Insula est une habitation s’élevant plus en hauteur, contrairement à la maison romaine traditionnelle, et pouvant accueillir plusieurs familles, classiquement moyennant un loyer. En somme, l’ancêtre de l’immeuble.

(2)   (2)  Sula : Deuxième roman de Toni Morisson (Pullitzer 1988, et Nobel de littérature 1993), mettant en scène Sula Peace, jeune femme noire américaine dans les années 20.  Cette œuvre traite notamment des questions de libertés, de communauté, et propose une analyse très fine des formes de racisme.

 

            (3)   L’auteur use ici d’un procédé métaphorique, en comparant une île au cortex insulaire du corps humain, et traduisant de ce fait qu’une île est garante de l’équilibre du monde, en régulant son côté émotionnel, la pression de ses fluides, son système immunitaire, bref, en étant la conscience du monde.

 

           (4) Fusion des univers de Defoe/Tournier (Robinson Crusoe, Vendredi ou la vie sauvage), Jules Verne (l’île mystérieuse), Robert Louis Stevenson (L’ile au Trésor), et James Mathhew Barri (Peter Pan)

 

          (5)  HG Wells : auteur de l’ile du Dr Moreau, abordant le thème de l’animalité de l’humanité, dans une ambiance assez lugubre et fantasmagorique, relié au « Meilleur des mondes » de Huxley, à la fois monde idéal et terrifiant d’inhumanité, et aux toiles « l’île des morts » de Böcklin, représentant une île, sinistre et escarpée, vers laquelle se dirige un Charon au coucher du soleil. Pour l’anecdote, la 3eme des 5 versions de cette toile a appartenu à Adolf Hitler, et certains prétendent qu’il se serait suicidé avec sa femme devant cette œuvre.

        

        (6) Le pseudo de l’auteur déjanté de ce billet.

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