MIRACLE
Il y a plein de choses sur lesquelles je suis intraitable, exigeant, tyrannique, et autre maniacopointilleutatillonultraperfectionniste. (Si y'en a un dans l'assemblée qui a réussi à lire ce truc là du premier coup sans marquer d'une pause la surprise soudaine de voir un néologisme né de la fusion de 5 mots consécutivement mis en concaténation, et à appréhender toute l'ampleur dudit terme aux finitions interminables sans une once d'hésitation, je daignerai volontiers lui faire une lettre de recommandation pour la NASA, ou, MIEUX, je lui remettrai les clefs de mon blog…) Mais, sans atteindre ce paroxysme d'intransigeance, sur une dose de drogue noire à l'état liquide (rohhhh, le café, suivez un peu, quand même…. J'essaye même parfois d'être clair, ne poussez pas au point d'exiger une parfaite transparence de mes pensées… Déjà, parce que la lumière ne me sied pas, ensuite parce que ma nature Carpathienne me rend photophobe… Et que j'aurai facilement incarné un personnage célèbre de Tex Avery, en version trash), je suis tout de même suffisamment difficile à ce sujet pour éviter de consommer les jus de chaussette standards.
Or, si il est une chose que je prenais extrêmement rarement au boulot, on ne peut incontestablement pas nier que le café arrive en tête de liste. Mis à part les situations de nécessité critique, où il fallait un électrochoc à mon organisme pour qu'il se décide enfin à tomber en marche, subissant encore les vestiges de mes déambulations nocturnes de lycanthrope (Quoi, qui a dit qu'on ne pouvait pas être simultanément Vampire ET Loup Garou ? Et puis si je veux d'abord, étant parfaitement maître incontesté de ce petit univers clos, protégé, et propre à mon autosatisfaction (mon blog, sur lequel je vous accueille joyeusement, cf, EDITO), je vous dit zut, et je fais ce que je veux…), et où le réveil cérébral de la bête s'accompagnait d'un haut le cœur notoire suite à l'absorption d'une substance aux vertues vomitives – plurielles, les vertues , car faisant appels à plusieurs sens simultanément : Outre le goût rappelant à la fois une plage bretonne à la suite d'une marée noire, une vidange unique après 150 000 km, et un verre de Coca, se mêlaient l'odeur, aux propriétés répulsives pour tout être vivant, les cafards, rats, fourmis, et autre charançons ayant désertés les locaux, (collègues de bureau mis à part, apparemment, ça, c'est le genre de bestioles qui survit même à une frappe nucléaire "chirurgicale"), et la vue, car, sans faire preuve d'une attention particulière, on pouvait noter au sein du… breuvage ? la présence de grumeaux flottants, faisant naitre l'idée qu'il existe un moyen naturel de créer du goudron sans utiliser de procédé chimique, mais juste une cafetière que l'on laisse beaucoup trop longtemps posée sur son socle allumé. Quand ca se détache du fond en remontant avec les remous de l'ébullition (oui, un café, ca ne bout pas, normalement, je sais… mais là, si….), c'est que c'est presque prêt…. Jamais, non jamais Ô grand Jamais, je ne prends du café au boulot.
Ce matin fit exception, car suite à une rude semaine de de labeur, provoquant quotidiennement le passage instantané de la position verticale à celle, horizontale, moins contraignante, chaque soir lorsque je rentrais dans mon antre, mes ressources personnelles en cette superbe matinée que je devais passer cloitré entre 4 murs, loin des radiations lumineuses que l'on affectionne tant sur les bords de mer se voyaient quelque peu réduites. Quelle suprise lorsque, avec une peur religieuse, je portais la tasse en amiante renforcée à mes lèvres, je découvris avec stupeur que le goût de ma potion magique m'apportait quelque plaisir. En ce matin fabuleux, il est à clamer haut et fort, à commémorer et à célébrer :
Le café était bon.